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Convivialité, esprit d'entraide, et création d'un lien social entre tous les plaisanciers qui fréquentent le port de Vannes

jeudi 16 mars 2017

Le Télégramme du jeudi 18 mars 2017


Vannes doit confier au 1er juillet la gestion de son port au Département. Une petite révolution guidée par des considérations financières : la ville n'a plus les moyens de l'entretenir et son désenvasement devient de plus en plus urgent.

  

Lors de sa dernière réunion, début janvier, le conseil municipal a voté l'entrée de la Ville au capital de la Compagnie des ports du Morbihan et le projet de Délégation de service public (DSP). « Depuis la requalification de ses rives, le port de Vannes est devenu un site unique et exceptionnel. Désormais, l'effort doit être centré sur les investissements du port lui-même (renouvellement des équipements, rétablissement des profondeurs) et le développement de nouveaux services aux plaisanciers », défendait Nadine Ducloux, maire-adjointe au tourisme.
 

« On y pense depuis quelques années »


Le port de Vannes est géré en régie municipale depuis le 14 mars 1989 et la cession de l'équipement à la ville par l'État. Au 1e r juillet, si tout se passe comme prévu, sa gestion sera déléguée à la Compagnie des ports du Morbihan, une entreprise publique locale créée par le Département et qui gère déjà quatorze ports sur le territoire. « On y pense depuis quelques années déjà et bien avant les travaux du tunnel de Kerino », précise d'emblée Lucien Jaffré, premier adjoint au maire. Preuve s'il en est que la principale raison est bien d'ordre financier. La ville avait investi dans le port quelque 200.000 € ces dernières années, pour un budget annuel de 800.000 €. Pour siéger à la Compagnie des ports du Morbihan, elle devra s'acquitter sur trois ans d'un ticket d'entrée de 90.000 €. « Il s'agit d'acquérir des actions, qui pourront ensuite nous rapporter », précise Lucien Jaffré. Il prend en exemple la DSP du camping de Conleau. « Elle nous rapporte près de 120.000 € par an. C'est à peu prêt ce que l'on perdait quand nous gérions nous-mêmes l'équipement ».
« La ville ne peut pas affronter les gros travaux, notamment de dragage », justifiait Nadine Ducloux, fin janvier, auprès de l'association des plaisanciers du port, qui redoutent une augmentation des tarifs avec le nouveau gestionnaire. En attendant, le niveau d'eau est alarmant dans le port. À tel point que certains s'inquiètent pour l'accueil des bateaux lors de la Semaine du golfe. Et c'est notamment le manque de profondeur au fond du port qui empêche la ville de développer l'accueil à l'année d'autres navires du patrimoine. Il n'est ainsi par rare de voir le « Corbeau des mers » reposer sur la vase à marée basse.
 

Gros chantier


« Le dernier chantier de désenvasement remonte à 2003 et on avait souligné l'urgence de nouveaux travaux en 2010 », rappelle la conseillère municipale Micheline Rakotonirina, qui siégeait déjà à l'époque dans l'opposition. « Un plan d'entretien sur dix ans avait même été voté. Ce qui aurait été moins perturbant pour le milieu marin qu'un gros chantier tous les quinze ans », regrette l'élue, dont le groupe L'Alternance a voté contre la DSP. « Sans mettre en cause la compétence technique de la Compagnie des ports du Morbihan, on parle ici d'un équipement qui constitue le coeur de notre ville. Il appartient à tous les Vannetais, et on ne peut pas le laisser gérer au seul bénéfice des plaisanciers. De la même manière, on ne peut pas laisser tout le pouvoir au Département : quel sera le poids de la ville dans les décisions d'investissement ? ». Mais pour Lucien Jaffré, pas d'inquiétude à avoir sur ce dernier point : « Il s'agit d'une délégation, pas d'une cession de l'équipement. La ville aura toujours un droit de regard sur les décisions, peu importent les termes du contrat ».

© Le Télégramme du 16 mars 2017

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